mercredi 8 septembre 2010

Saison 2, épilogue

La saison 2 du Tour de France du Monde est (déjà) finie. C'est dorénavant au passé et avec nostalgie que j'y repense. Les images et émotions des deux saisons se mélangent dans ma tête. J'ai parfois du mal à m'y retrouver. J'ai l'impression que certains évènements de la saison 2 sont passés depuis des mois alors que d'autres de la première saison sont encore frais dans mon esprit, comme si c'était hier. Et inversement. En me remémorant ces petites aventures qui sont déjà des souvenirs, je ressens des émotions confondues de joie, de mélancolies, de bonheur, de tristesse, d'amusement...

Pendant ce mois d'août, j'ai fini de détruire ma paire de chaussure : de multiples trous font sortir mes semelles intérieures. Elles auront tenues plus de deux ans et deux saisons de Tour de France du Monde ! Nous avons voyagé pour la première fois (et avec bonheur) en tandem. Nous nous sommes pris d'affection pour Rapide. Nous avons essayé (avec joie) le wwoofing. Nous avons fait de belles et curieuses rencontres. Nous avons pédalé 12 jours d'affilé. Et bien d'autres choses...

En arrivant le dernier jour de la saison 1, je n'avais qu'une envie : repartir. En arrivant ce 31 août, je n'avais pas cette impression. Je me disais que j'en avais peut-être eu pour mon compte, cette fois-ci. Cette saison a été, pour moi, plus difficile physiquement et nerveusement. Alors que j'ai roulé sans problème l'année dernière, j'ai eu quelques coups de fatigue et baisses de moral cette année. Aujourd'hui, en repensant à tout ce qui s'est passé, au chemin parcouru, les hauts et les bas du voyage... je veux repartir tout de suite ! Et si on me demande dans quelles conditions, je répondrai sans hésiter : avec Fara et Rapide !

Mais le prochain voyage à vélo devra attendre un peu. Nous sommes en plein préparatifs de dernières minutes pour notre prochaine aventure : vivre à Madagascar ! Vous pourrez vivre nos nouvelles péripéties sur un futur blog qui y sera dédié (bientôt l'adresse du blog ici !). Et nous espérons bien alimenter le blog du Tour du France du Monde de là bas ;)

Les chiffres de la saison :
- 26 jours de vélo,
- 1508 km parcourus,
- 95h12min de pédalage,
- 16 km/h de moyenne,
- 49 km de moyenne par jour,
- 58 km de moyenne par jour pédalés,
- 3h04min de pédalage en moyenne par jour,
- 3h40min de pédalage en moyenne par jour pédalés,
- 577€ dépensés pendant le mois d'août (campings, restaurants, nourriture, loisirs...),
- 269€ (et beaucoup de temps) pour l'acquisition et la remise en état de Rapide,
- 213€ d'accessoires pour Rapide,
- 51€ de cartes IGN,
- 34 articles sur le blog,
- 2 piqûres de guêpes,
- 2 câbles cassés,
- 1 bosse,
- 0 chute,
- beaucoup de bonheur.

PS: Nous continuons à mettre les photos en ligne ! Revenez tous les jours de ce mois de septembre pour les voir :)

PS2: Merci à toutes les personnes qui nous ont accueillis, à celles qui nous ont encouragés de vive voix, avec des commentaires sur le blog, par mail, par téléphone, par des signes le long de notre chemin, à ceux qui nous ont suivis par le biais de ce blog et toutes les personnes qui nous aiment et/ou que nous aimons (ce ne sont pas forcément les mêmes :P ).

Saison 2, étape 24 : Beynes - Pavillons sous Bois

Mardi 31 août.

9h20. Nous émergeons de la tente pour la dernière fois cette année. J'ai un sentiment bizarre. Déjà un petit pincement au coeur en pensant à ce dernier jour... Ça ne m'avait pas fait ça au levé du dernier jour, l'an passé. En même temps, à ce moment là, je ne savais pas que c'était le dernier jour. Aujourd'hui, aucun doute : nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de Versailles. En y entrant, nous sortiront définitivement de la campagne et voyagerons en ville jusqu'à la maison. Nous mangeons et rangeons silencieusement. Les TER continuent à passer à côté de nous, accompagnés par des voitures et quelques joggers.

11h25. Passage par le cimetière pour refaire le plein d'eau et nous voilà repartis, décidés à bien profiter de cette dernière étape !
Au bout d'une vingtaine de kilomètres de bonnes montés et quelques descentes, un panneau "route barrée" apparaît sur notre chemin. Derrière le panneau, une descente bien raide sur plus d'un kilomètre. Nous avons le choix : faire un détour de 10 kilomètres ou passer par la "route barrée" en prenant le risque de devoir remonter la grande descente... Nous prenons le risque. Risque limité car, étant à vélo, nous pouvons passer par beaucoup plus d'endroit qu'une voiture. Nous nous retrouvons donc sur une route pour nous seuls, sans autre véhicule, à descendre à plus de 45 km/h. Finalement, il n'y avait rien après le panneau qu'une route complètement dégagée ! Nous avons bien fait de passer par là !

12h50. Nous sommes à l'entrée de Fontenay le Fleury. Soit la fin des routes entre les champs. Il y a une petite côte. Je tire la manette pour changer de pignon. Le câble casse. Il s'est effiloché petit à petit à l'entrée de la gaine. Ceci explique pourquoi la manette était de plus en plus dure ces deux dernières semaines. Je n'ai pas de câble de dérailleur de rechange... Pas de magasin de sport ou de cycles à l'horizon. La fin de l'itinéraire est quasiment plate. Nous continuons donc sur une seule vitesse : petit plateau + petit pignon. Bonne vitesse pour du plat, quoi que limitant un peu notre allure. Dure pour les montées. Nous appuyons sur les pédales et tirons sur le guidon comme des forcenés à la moindre côte. Nos cuisses brûlent et la sueur coule sur nos fronts.

13h30 - 15h. Nous passons par les jardins du château de Versailles. Nous nous arrêtons devant le château pour prendre quelques photos et déjeuner sur un banc. Pendant que nous nous restaurons, Lysanne et Louis-Philippe, un couple de Québécois, viennent nous parler. Ils arrivent tout juste du Canada et partent le lendemain pour un tour du monde à vélo qui durera deux ans ! Du moins, si ils récupèrent leurs vélos égarés dans le transport... Leur joie de vivre et leur enthousiasme est communicatif. Je suis impressionné et émerveillé par leur projet. Comme le dit Louis-Philippe : "se donner le courage de nos rêves". Ils tiennent un blog que nous suivrons avec intérêt : http://on-roule-la-boule.blogspot.com/ .

15h. Nous repartons, le ventre plein. Évoluer en ville est plus long que sur les routes de campagnes. Le nombre d'intersections beaucoup plus élevé augmente le risque d'emprunter la mauvaise route. Le trafic routier, les nombreux piétons et les feux tricolores nous ralentissent... En même temps, il fait beau et le vent qui nous a un peu embêté ce matin est coupé par les nombreux bâtiments.
Nous arrivons à la côte du bois de Meudon : 2 km à plus de 14% à ce qu'on nous dit. Impossible de la monter sur Rapide avec la seule vitesse qu'il lui reste. Nous la montons donc à pied. Dommage, nous aurions pu la gravir à la force de nos mollet sans ce câble casser. Nous en aurions été fiers, c'est sûr ! Et peut-être pas plus fatigués.

17h - 17h15. Petit détour et pause photos à la tour Eiffel. J'aurais été déçu de ne pas l'avoir fait !

18h40 - 19h. Pas de pente pour nous reposer les fesses encore aujourd'hui. Ça commence à nous chauffer le derrière. Dernière pause de la saison ! Au parc de la Villette que nous connaissons bien. Nous y passons à vélo à chaque fois que nous allons et revenons de Paris. Je nous lis cinq des dix dernières pages de "Sa majesté des mouches".

19h30. Arrivée à la maison. Fin du voyage. Fin du Tour de France du Monde Saison 2.

Les chiffres de l'étape :
- 72 km parcourus,
- 48 km/h maxi,
- 15 km/h de moyenne,
- 4h45 de pédalage,
- 1 câble cassé,
- 1 seule vitesse utilisée.

Cliquez ici pour voir les photos.

mardi 7 septembre 2010

Saison 2, étape 23 : Droisy - Beynes

Lundi 30 août.

8h50. Nous nous levons. Le vent a continué de souffler cette nuit et il a fait bien froid. Du coup nous n'avons pas très bien dormi. Nous quittons Droisy à 10h40 après avoir pris notre petit déjeuner sur la même table de pique nique que la veille, c'est assez pratique !
Cette fois ci, même si le soleil est là, nous n'avons pas le vent dans le dos, peut-être pense-t-il que nous avons pris beaucoup trop d'avance... Le paysage est toujours aussi plat, le pédalage est donc plus dur et même en descente nous sentons une différence au niveau de la vitesse.

13h50 - 15h50. Après avoir fait quelques courses, surement les dernières avant de rentrer, nous nous arrêtons pour déjeuner dans un parc face au château d'Aneth, demeure de Diane de Poitiers. Le vent continue de souffler, parfois il réussit à dissuader les guêpes de squatter le banc où nous mangeons, mais elles sont têtues et d'autres reviennent !
Le soleil est toujours là, nous en profitons pour prendre quelques photos devant le château. Nous apprécions beaucoup son architecture, ses statues, les instruments mis en évidence sur des socles ou murs... Sa visite est possible pour 7 euros. Ce n'est pas dans notre budget et nous aimerions avancer, une autre fois peut-être !

Vers 17h, nous entrons dans le 78 ! Nous ressentons déjà bien le retour en région parisienne avec toutes les voitures qui passent... Toujours dans le vent (oui nous sommes un couple à la mode c'est bien connu... ), nous passons par Thoiry où nous espérons trouver un camping. Nous aimerions bien charger le portable de Cyril pour envoyer les messages pour le blog déjà tapés, taper ceux écrits sur son carnet et accessoirement prendre une douche (cela fait 3 jours que nous n'en avons pas pris !). Nous continuons donc notre route et trouvons un panneau "Camping - Cana...". Canabis ? Non Canada... Cela fait un peu loin quand même non ? Après avoir continué notre route sur 3 km dans la direction du panneau, Cyril finit par voir l'emplacement du camping sur sa carte. Effectivement ce n'est pas à côté : encore 8 km  avant d'y arriver ! Nous décidons de faire demi-tour pour tenter de trouver un camping à Beynes, la grande ville la plus proche et surtout sur notre itinéraire.

19h. Nous arrivons à Beynes. Pas de camping indiqué... Cyril demande à deux dames où nous pouvons trouver le camping le plus proche. Elles lui parlent du bois de Boulogne ou Rambouillet... euh autant rentrer ce soir si nous y allons.
Bon, nous suivons leurs indications vers la sortie de la ville pour un bivouac un peu plus tranquille mais avant ça petit passage par le cimetière pour remplir nos gourdes. En repartant, je vois du coin de l'oeil un vieux monsieur qui dit à un autre de se dépêcher en nous montrant du doigt, je me retourne donc complètement (oui, un avantage du tandem) et leur fais signe de la main. Ils se mettent à nous applaudir et à nous crier "Bravo !" je leur crie en retour "Merci !" avant de les voir disparaître à l'angle de la rue.

Ce n'est pas la première fois que nous sommes ainsi encouragés. L'année dernière c'est arrivé de temps en temps et cette année avec le tandem, les encouragements, étonnements, "bravos", "bonne route" et pouces levés ont plus souvent croisé notre route. Nous avons noté que ce sont surtout les tranches d'âges extrêmes que le tandem interpelle le plus : les personnes âgées sont nostalgiques "ça me rappelle mon enfance", "on n'en voit plus beaucoup" et les plus jeunes sont amusés, ils font des "oh, c'est rigolo !" ou "ils sont deux !!". Certains curieux lors de nos pauses sont venus nous parler, nous demandant si c'est plus facile, si "monsieur sent quand madame fait semblant de pédaler", d'où nous venons, si nous faisons le tour de France... Décidément, le contact avec les gens qui nous semblait manquer un peu lors de notre première cyclo-rando est au rendez-vous cette année. Tant mieux, cela nous a parfois encouragé ou tout simplement fait sourire... Des petits moments de joie comme ça, moi j'en veux bien tous les jours !

Après avoir rempli nos gourdes, Cyril décide de redescendre la rue, voir si nos cheerleaders sont encore là. Il aimerait bien discuter avec eux et aussi leur demander s'ils ne connaissent pas d'endroit où nous pourrions dormir pour la nuit... Zut, ils n'étaient plus là. Tant pis.

19h45. Nous bivouaquons dans un champs près d'un bois, entre une route, une voie ferrée et une station d'épuration... Euh, j'ai parlé d'un bivouac un peu plus tranquille ? En plus de ça, Cyril aimerait laisser la porte de la tente ouverte afin d'observer les trains qui passent comme ses amies les vaches... Mouais bof, j'ai froid alors non et puis bonsoir les moustiques.

Vers 22h, après manger, je communique par sms avec une amie (Candice pour ceux qui lisent les commentaires... ou les curieux). Elle est sur Paris pour une occasion spéciale et repart le 2. Comme nous pensons rentrer demain, je lui dis que nous pourrons nous voir avant son départ pour le sud. Après quelques messages pour organiser nos retrouvailles, elle me dit qu'elle aussi est dans le 78 ! Zut, il se fait tard déjà... Encore une fois, tant pis.

22h25. La station d'épuration s'arrête de passer l'aspirateur (oui oui puisque je vous le dis) et nous nous couchons un quart d'heure après.

Les chiffres de l'étape :
78 km parcourus
51 km/h maximum
16,5 km/h de moyenne
4h45 de pédalages

Cliquez ici pour voir les photos.

dimanche 5 septembre 2010

Saison 2, étape 22 : Fougy - Droisy

Dimanche 29 août.

8h50. Je me lève. La veille au soir, j'ai essayé d'envoyer les deux derniers articles sur le blog. Ça n'a pas marché. Je note notre position de ce matin sur la carte... et le téléphone s'éteint : plus de batterie. Nous trouverons bien de quoi le recharger sur la route.

9h15. Fara se lève.
La nuit a été très calme et nous avons eu moins froid que ces dernières semaines. Nous nous sentons bien reposés, revigorés, prêt à rouler des dizaines de kilomètres. Le ciel est dégagé et nous n'avons pas froid.
Le propriétaire des champs entre lesquels nous campons passe à côté de nous en 4x4. Il nous demande en souriant si nous n'avons pas eu froid cette nuit. Fara est soucieuse de ne pas déranger lorsque nous plantons la tente. La voilà rassurée.

11h05. Nous montons sur notre fidèle monture et reprenons la route. Le ciel s'est un peu couvert.
Nous évoluons rapidement sur des chemins peu vallonnés. La veille, pendant notre pause à Falaise, j'ai changé de carte routière. Je me suis alors aperçu que nous nous dirigions droit sur une zone montagneuse. J'ai alors changé notre itinéraire pour éviter le plus de dénivelés possible. Nous sommes à la fin du voyage et commençons à être fatigués. Nous préférons souffrir le moins possible, avancer facilement et ainsi plus profiter des derniers jours de cyclo qu'il nous reste. Surtout que le beau temps est enfin là pour nous accompagner !
Résultat, nous voici sur des routes majoritairement plates ou en pente et - comble du bonheur pour les cyclistes que nous sommes - avec un bon vent dans le dos.
Nous passons dans un bois, à côté de nombreux haras. Nous voyons beaucoup de chevaux.

13h30 - 14h45. Nous commençons à avoir faim. Nous trouvons une table de pique-nique à Planches au bord de notre route. Il y a un peu de vent et - comme d'habitude - quelques guêpes, au grand désarrois de Fara.

17h45 - 18h05. Pause à Saint Ouen d'Attez. Nous avons très peu de pente. Les pentes, en plus de nous reposer les mollets, nous permettent de changer de position sur notre selle et ainsi reposer nos fesses. Nous roulons ainsi plus longtemps sans avoir mal au postérieur. Aujourd'hui, une seule pente sur toute la journée pendant laquelle nous avons profité d'un répit fessial. Nous avons donc mal. Nous nous reposons sur un banc. Nous ne sommes pas physiquement fatigués et pouvons donc encore continuer notre route facilement. Fara est juste un peu endormie par la monotonie du paysage plat. Elle pique un petit somme pendant que j'étudie la route du lendemain.

18h45. Nous nous arrêtons pour la nuit à Droisy. Une table de pique-nique entre la mairie, l'église et le cimetière nous permet de manger confortablement. Par contre, le patelin étant petit - uniquement deux rues - pas de toilettes publiques ni de prise de courant pour recharger mon téléphone... Avant le repas, nous lisons quelques pages de "Sa majesté des mouches". Il ne reste qu'une vingtaine de pages. Ça sent la fin de l'aventure.
Le vent que nous avons eu dans le dos tout au long de la journée tourne un peu dans tous les sens maintenant. Il y a de bonnes rafales. À la fin du dîner, une petite pluie nous décide à planter la tente plus tôt que prévu sur un terrain non utilisé derrière le cimetière.

21h. Fara s'endort. Je planifie avec précision notre itinéraire pour les derniers jours de notre voyage. La petite pluie s'est arrêtée mais les rafales de vent continuent.

22h50. Je me couche.

23h30. Les rafales de vents sont plus fréquentes, presque incessantes et bien plus puissantes. Une grosse pluie. Elle s'arrête après dix minutes et le vent tombe. Je m'endors dans une nuit très silencieuse.

Les chiffres de l'étape :
- 93 km parcourus (nouveau record),
- 52 km/h maxi,
- 20 km/h de moyenne (nouveau record),
- 4h45 de pédalage.

Cliquez ici pour voir les photos.