Étape 02 - Cheveux au vent et genoux de feu

03/08/2012

6h10 - Je me lève. La nuit a été fraîche et j'ai quand même bien dormi. Merci à mon drap en soie tout neuf et à mon nouveau matelas auto-gonflable ultra-léger de deux centimètres d'épaisseur. Son confort surpasse de loin celui de notre ancien matelas en mousse de 0,7 centimètres. Je n'avais jamais aussi bien dormi dans une tente. La fatigue de la journée d'hier a sûrement aidé.
Je sors pour la vidange. Il y a toujours autant de moustiques.
Je me mets tout de suite à ma méditation quotidienne.

7h10 - 9h - J'écris et mets en ligne le message de la journée d'hier.

9h - 10h30 - Petit déjeuner et remballage. Le soleil est plus haut dans le ciel. Les moustiques ne sont plus là.
Je regarde rapidement la première partie de l'itinéraire de la journée : la route jusqu'à Dourdan. Mon objectif est d'arrivé au niveau de Chartres vers 18h. Dans tous les cas, je compte m'arrêter vers 18h. Ça devrait me laisser le temps de m'occuper du blog le soir sans me coucher trop tard. Je pourrai ainsi partir plus tôt le matin et effectuer plus de route dans le journée ou avancer plus tranquillement.

10h30 - Départ. Je reprends la promenade de l'Orge, passe dans quelques villages et rejoins un chemin de grande randonnée.

11h10 - Je prends une mauvaise intersection. Deux hommes m'indiquent le chemin et accèptent de remplir mes bidons.
Le trajet se fait rapidement et j'apprécie la route et ses alentours. Le temps est légèrement nuageux.

11h45 - Je galère pour emprunter un passage à côté d'un portail. Un angle très serré. Dans la manœuvre, je m'enfonce le grand plateau dans le tibia. J'ai mal, mais je repars.

Au bout de 100 mètres, plus de route !

Je fais demi-tour. En empruntant à nouveau le passage à côté du portail, je me rends compte que je peux faire passer le vélo tout droit, sous la barrière... Je rigole. J'ai mal au tibia, et je rigole.

Je récupère le GR 111.

La qualité du chemin est très inégale. Je fais parfois de grands bons et certaines sacoches sautent tellement qu'elles se détachent à moitié. J'aime le paysage mais n'en profite pas trop. Je suis très concentré pour ne pas me casser la figure.

12h20 - Quelques gouttes de pluie.

J'ai trouvé ma route !

12h50 - En entrant dans Dourdan, je ressens un gros coup de fatigue. L'heure de la pause déjeuner approche.

13h - Je fais une pause au château, face à l'église. Un plan à l'office du tourisme m'indique un parc où je pense pouvoir manger bien installé.

13h15 - 14h35 - Pause déjeuner au parce. Les chocs sur le GR 111 ont presque transformé mes pommes en compotte.

J'ai parcouru 28 kilomètres depuis ce matin. Je sors la troisième et dernière partie du trajet pour Chartres. Je vois qu'il reste 54 kilomètres. Ça va être dur...
Je fais un petit tour dans le parc avant de repartir.

14h35 - 14h50 - Juste au moment où je vais sortir du parc, il se met à pleuvoir très fort. Le temps que je m'équipe en imperméables - ainsi que mes sacoches - et la pluie s'arrête...

15h - 15h20 - Je galère dans les bois sur un chemin de terre sablonneuse en mauvais état. Les sacoches avant touchent les rayons, la terre colle aux roues et en met partout dans le dérailleur arrière. Vingt minutes pour faire un kilomètre.

15h20 - 17h - Je retrouve enfin des routes goudronnées. Je n'en ai pas eu beacoup aujourd'hui. J'avance beaucoup plus vite et facilement. Je file. Je suis content :)

Ma joie est de courte durée. Il y a beaucoup de vent, le plus souvent de face, parfois de côté, presque jamais dans le dos pour me pousser.
La route de l'itinéraire emprunte un maximum des chemins interdits à la circulation ou des routes à très faible fréquentation. Parfois, je zigzague beaucoup. Je traverse la même autoroute 3 fois en 15 minutes, toujours avec le vent de face.

Je commence à ressentir des douleurs sur les dessus des deux genoux. Je pense que j'ai un peu trop forcé. D'habitude je vais au rythme de Fara. C'est bien plus facile !

17h - 17h30 - Je fais une pause à Prunay-en-Yvelines. Je suis très fatigué. Je mange quelques abricots secs et des galettes de riz soufflé au chocolat. Plus pour me remonter le moral que pour me donner des forces.
Je me rappelle que nous faisions plus régulièrement des pauses de ce genre avec Fara. C'est peut-être simplement ça qui me manque pour être plus en forme.

Je suis encore très loin de Chartres. Il est tôt. Je décide de continuer jusqu'à 18h30 en y allant doucement.

17h30 - Fini le vent de face. Je roule plus facilement. La pause m'a fait du bien. Je suis à nouveau joyeux.

Rapidement, je ressens à nouveau des douleurs aux genoux. Plus le temps passe et plus la douleur est forte malgré mon allure très modérée.
J'ai très mal mais ne souffre pas (un des biens-faits de la méditation). Je ralentis et monte même une côte à pied pour économiser mes genoux pour demain.

18h30 - Je m'arrête devant le cimetière de Ymeray pour y faire le plein d'eau avant de trouver un emplacement pour la nuit. L'adjointe au maire qui passait par là, vient discuter avec moi. J'en profite pour lui demander où je peux m'installer. Avec l'aide d'un "collègue", elle me trouve un coin super, au centre du village, dans un parc à côté d'un terrain de foot, à l'abris de la plupart des regards. Grand luxe, j'ai deux tables de pique-nique et un robinet d'eau pas très loin. Par contre, pas de toilettes publiques dans le village. Je pense que nous sommes encore trop proche de Paris.

18h45 - 21h20 - Je m'installe, prépare le trajet de demain et dîne. Au menu de ce soir, polenta et ratatouille.

21h20 - Installé à une table de pique-nique, je m'attèle à la mise à jour du blog alors que la nuit tombe autour de moi. Un chat vient me voir. Il veut tout le temps jouer avec moi et la tente. Je n'ai pas envie, je veux m'occuper du blog !

J'ai même une connexion internet en Wifi dans mon camping improvisé. La grande classe.

23h55 - Je vais dormir !

Les chiffres de l'étape :
63 km parcourus
4h11 de pédalage
15 km/h de moyenne
43 km/h maximum

Étape 01 - La traversée de Paris

02/08/2012

15h50 - Je prends le départ avec seulement 5h de retard sur l'horaire prévu. Le temps de finir les préparatifs de dernières minutes. Et peut-être aussi pour repousser inconsciemment le début de cette nouvelle expérience. Je sens une petite tristesse cachée quelque part.
Objectif du jour : atteindre la campagne.
Fara m'accompagne quelques kilomètres, le long du canal de l'Ourcq.

16h15 - Fara fait demi-tour. Quelques instants, je me sens un peu en deuil. C'est la première fois que je pars sans Fara. L'excitation du moment reprend vite le dessus.
Je me sens un peu en difficulté sur les premiers kilomètres. Il y a longtemps que je n'ai pas roulé aussi chargé. C'est peut-être même la première fois. 32kg de bagages. Alors que nous étions à 45kg à deux sur le tandem. Il y a un problème quelque part ? Forcément, je n'ai pas coupé en deux la tente et le campingaz et j'ai pris mon netbook... Je pense aussi que j'ai pris plus à manger que d'habitude. J'aurais moins à faire de courses en chemin.
En plus du chargement, les 10 premiers kilomètres, tout le long de la piste cyclable du canal de l'Ourcq, se font avec un vent de face important.

16h40 - 17h05 - Arrivé au parc de la Villette.

Je me sens retenu par l'arrière et j'entends un fort bruit de frotement. Je me retourne en posant pieds à terre.

Mon porte-bagage s'est en parti démonté. J'ai bien rigolé en voyant ça.
Le temps de réparer ça et je suis reparti.

17h40 - 17h45 - Après quelques petits détours dans Paris, me voici devant la fontaine Saint Michel.

C'est le point de départ d'un itinéraire Paris - Chartres que j'ai trouvé sur internet.

18h20 - Je sors de Paris. J'ai trouvé le trajet facile et les indications de l'itinéraire assez claires. Entre la circulation, les feux tricolores, les voitures qui font des manoeuvres, la multitude d'intersections et les piétons qu'il faut éviter, rouler en ville est toujours aussi lent et un peu fatiguant.

J'emprunte la Coulée verte du sud parisien. Un itinéraire protégé piéton/cycle qui file jusqu'à Massy.

19h20 - 19h35 - Fin de la Coulée verte. J'ai trouvé l'itinéraire bien plus agréable que de rouler en ville. De plus, sachant que je l'empruntais entièrement, je n'ai pas eu à me soucier du trajet. En contre partie, je suis allé plus lentement que sur route car le chemin est sinueux, un peu étroit et emprunté par de nombreux piétons et cyclistes.
Le temps de sortir la deuxième partie de l'itinéraire du fond de ma sacoche et je reprends la route.

19h50 - En sortant de Massy, je longe un champ de culture pour la première fois. Ça sent la campagne !
Je commence à sentir un peu de fatigue. Pas suffisemment pour m'arrêter.

20h - J'emprunte une piste cyclable jusqu'à Longjumeau. Là, l'indication de l'itinéraire était erronée. Je m'en rends compte dès le carrefour suivant. Un piéton vient vite me porter secours et j'emprunte la première bonne côte du voyage. Petit plateau et grand pignon, vitesse la plus facile. Je n'ai pas trouvé ça très facile et je l'ai quand même fait sans poser pied à terre. J'arrive en haut fatigué, essouflé, dégoulinant de sueur et fier de moi.

20h30 - Je rejoins la Promenade de l'Orge qui longe le cour d'eau du même nom.

21h35 - 22h - Je m'arrête, bien fatigué, au bord de l'Orge, entre Leuville-sur-Orge et Saint-Germain-lès-Arpajon.
Le coin est infesté de moustiques. Des dizaines de petites trompes viennent à l'assaut de mon sang délicieux.
J'enfile vite un pantalon et un sweat. Je monte la tente et y met toutes les sacoches. J'attache le vélo à la tente. Je m'étire. Et, enfin, je me réfugie sous la tente.

23h20 - Après un pique-nique sous la toile, un petit coup de fil à Fara pour la prévenir que je suis bien en vie et une petite toilette, je me couche. Je suis trop fatigué pour m'occuper du blog ce soir, je le ferai demain matin.

Les chiffres du jour :
56 km
3h38 de pédalage (la ville fait beaucoup s'arrêter !)
15 km/h de moyenne
38 km/h maximum
10 milliards de moustiques

Saison 3 : L'aventure en solitaire, prologue

C'est reparti pour un tour !

De passage pour quelques mois en France, il était prévu que nous fassions un nouveau voyage en tandem. Il y a dix jours, Fara a décidé de ne pas participer cette fois-ci, se donnant ainsi le temps pour d'autres choses.

C'est donc en solitaire que je pars pour la saison 3 du Tour de France du Monde. L'idée ne m'enchantait guère au début... pendant quelques heures. Maintenant, à quelques instants du départ, je suis tout excité ! C'est une nouvelle expérience qui commence.

Comme je n'ai pas encore vu toute ma famille depuis que nous sommes en France, je reprends à peu près le même trajet que la première saison. Je vais donc jusqu'à La Rochelle et je reviens à Paris.
Sur le chemin, je vais m'arrêter une semaine pour une retraite bouddhiste au centre Kadampa, proche du Mans. Ça aussi, c'est une nouvelle expérience que j'ai hâte de vivre. Puis je m'arrêterai à nouveau une semaine pour voir ma famille, dans la région de Surgères. Je tenterai, cette fois-ci, d'aller véritablement jusqu'à La Rochelle à vélo. Tout au long du voyage, suivant ma vitesse, je ferai peut-être quelques détours en route.

J'essaierai de tenir à jour le blog quotidiennement avec quelques photos à chaque fois.